Concurrence

Publié le par Patrick d'Elme

J'ai déjà dit dans ce blog que je ne voyais pas très bien comment une concurrence "accrue" pourrait faire baisser les prix, dès lors qu'il n'y avait pas de nouveaux entrants sur le marché. Autrement dit, dès lors que la pièce se jouait avec les six mêmes acteurs. Casino nous annonce qu'il va en cinq ans doubler son parc de Leader Price, on s'en réjouit, mais il est peu probable que ça fasse baisser les prix dans les hypers du même groupe (les plus chers du secteur).

En fait, pour créer les conditions de la concurrence, il n'y a qu'une seule recette: que le marché accueille de nouveaux acteurs. Et, pour que cela puisse se faire, il faut qu'il y ait, à tout le moins, des volontaires (c'est pas gagné pour autant, mais s'il n'y a pas de candidats, à quoi bon rêver!). Je suis d'ailleurs étonné que personne (journalistes, économistes, opposants à Mme Lagarde) ne relève cette évidence, à croire qu'aucun des intervenants "officiels" n'ait jamais travaillé dans le secteur.

Il ne suffit pas d'être volontaire pour réussir. Encore faut-il innover, porter un nouveau concept au royaume du discount. Les pistes du self-service,des achats en masse, des produits banalisés étant déjà exploitées, il n'en reste pas tant que cela pour les aventuriers de la vie moins chère.

Il en est cependant une qui ne me semble pas mise en oeuvre, ou bien de façon tout à fait artisanale. Sachant que ce qui pèse le plus entre le coût de production et le prix de vente ce sont les commissions d'intermédiaires, en réduire le nombre de façon drastique paraît une voie royale pour cette nouvelle forme de commerce.

En quelque sorte la vente directe "du producteur au consommateur", mais organisée industriellement et non plus proposée au hasard des bords de route. C'est-à-dire de la vente "presque directe", avec un unique médiateur. Point besoin d'entrepôts, de frais de marketing, de représentation, de publicité (le bouche-à-oreille suffira), c'est une forme de marché sans placier et sans taxes prohibitives à payer aux communes. La nouvelle loi permet d'ouvrir des surfaces de vente jusqu'à 1000 m2 sans autorisation. On peut en faire des choses dans un hangar de 1000 m2, pourvu qu'il y ait une arrivée d'eau et d'électricité, qu'on ne soit pas coincé en centre-ville, qu'on puisse livrer facilement et stationner gratuitement pour acheter! Et l'informatique aujourd'hui permet de n'avoir qu'une batterie de caisses de sortie.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article