Défiler, se défiler

Publié le par Patrick d'Elme

Ainsi donc, comme d'habitude au printemps, nos jeunes gens, j'en fus, défilent et manifestent. Signe de bonne santé. Rien à redire de ce côté-là... sinon que les slogans n'ont pas changé depuis plusieurs décennies: "Bahut machin en lutte", "Bahut truc en grève"..., en lutte contre qui, en grêve de quoi, pas très créatifs les p'tits gars! Sous les pavés la plage, il est interdit d'interdire, ça avait plus de gueule. Ne soyons pas nostalgique!

Mai 68, puisqu'on va le commémorer pour la énième fois, hélas! (ça devient un cadavre exquis!), était une révolte étudiante, mais d'abord contre les profs, les mandarins, l'autorité. Nos manifestants d'aujourd'hui, ceux du premier rang, défilent pour soutenir leurs profs (qui, eux, se défilent, à l'arrière des troupes comme les états-majors pendant les guerres). Triste spectacle que cette grossière et lamentable manipulation par le corps de fonctionnaires (et d'électeurs!) le plus puissant du pays.

Car enfin, ils sont 1.O65.327 agents (comment font-ils "là-haut" pour les compter à l'unité près?), soyons simple, disons plus d'un million de fonctionnaires, c'est-à-dire payés par les citoyens, les contribuables, vous, moi, pire: eux-mêmes!, pour produire un travail de plus en plus médiocre, toutes statistiques et classements confondus, locaux, nationaux, européens, mondiaux, sans accepter d'être noté par quiconque pourrait ressembler à un "client", voire même un "usager" (triste vocable)... chez ces gens-là, Monsieur, on se note entre soi : oui, c'est ça la consanguinité.

Ce million d'individus, qui bénéficie déjà du plus grand temps de vacances existant (rythme scolaire oblige), dont seulement 10% trouve envisageable de faire des heures supplémentaires (contre 65% chez les postiers), qui a le plus fort taux d'absentéisme national, qui demande toujours plus de moyens sans obligation de résultats,  oui, ce million de personnes ne supporte pas que 11.200 d'entre elles ne soient pas remplacées! Quand bien même le nombre d'élèves ne diminuerait pas (et tous admettent qu'il diminue, la démographie est une science exacte), c'est 50.000 postes par an pendant cinq ans qu'il faudrait supprimer pour rallier des enseignements efficaces et compétitifs.

Je vois bien que cette opinion a peu de chances d'aboutir, du moins à court terme. Soit, j'en fais mon deuil. Mais ce qui est vraiment désolant, c'est la manipulation des jeunes gens que la FEN envoie dans la rue pour préserver ses recettes syndicales. Oui, grossière manipulation et triste spectacle.

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G
D'accord à 100%.. Cette situation me rend dingue...
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