50 milliards d'euros

Publié le par Patrick d'Elme

Un chiffre, pardon, un nombre, chasse l'autre. J'avais dans la tête un autre sujet pour mon blog: pourquoi les instituteurs (devenus par la magie du verbe les "maîtres d'école"), ce peuple si solidaire (dans les grèves), si fraternel, envoie-t-il depuis toujours les jeunes recrues dans les zones les plus difficiles? Pour les bizuter? Même pas. Pour ne pas y aller à leur place. Lamentable. Je n'applaudirai pas non plus ces défilés ridicules.

Mais l'actualité me submerge. La Société Générale, celle qui vous donne un "coup de pouce" pour démarrer et qui sait "conjuguer nos talents", a donné un sacré coup de pousse à un talentueux jeune homme, frais émoulu de la faculté de Lyon 2, lui confiant le soin de gérer des risques sur le futur portant sur quelque 50 milliards d'€ ou davantage. Ce brave garçon, qui, dit-on, ne s'est pas mis un sou dans sa poche (et c'est hélas! sans doute vrai), s'est un peu trompé dans sa vision de l'avenir. Mauvaise boule de cristal, mauvais marc de café... Pas grand chose en vérité, à peine 10% - pour un excès de vitesse, c'est deux points de retirés sur le permis. Là, évidemment, ça fait 4,7 milliards d'euros. Certes.

Je suppose qu'il n'était pas le seul à détenir de tels pouvoirs à la Société Générale. Heureusement, ses collègues ont parié sur de meilleurs chevaux. Quel rapport ? On ne nous le dit pas. Sûrement beaucoup puisque la Société Générale survivra. Chacun de nous comprendra-t-il mieux à la lecture de cet épisode qu'il est pieds et poings liés dans la main des banques dont les pouvoirs surpassent de millions de fois ceux dont disposaient les Maîtres de Forges et consorts au début du siècle dernier? Et quand il se verra refuser son prochain découvert, prendra-t-il les armes comme Bonnot et sa bande? "Alors, heureux?"
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