Chair caissières

Publié le par Patrick d'Elme

Une grande chaîne de distribution, comme il vient d'être dit pudiquement à la télé, c'est-à-dire Carrefour, propose à ses caissières, dans le cadre des formations professionnelles, des stages de maquillage. Non pas pour maquiller les clientes, ni pour exercer en reconversion ce noble métier une fois que les automates les auront remplacées, mais pour se maquiller elles-mêmes. Avant de mourir, avant que leur métier ne disparaisse, autant finir en beauté. Signe que Carrefour ne les trouve pas assez belles. Quand on connaît leur paye et leurs conditions de travail, elles pourraient quand même faire un effort! Certes des stages d'informatique ou d'aide à la personne, par exemple, pourraient leur donner plus de chances pour l'avenir, mais qu'est-ce que Carrefour en a à faire de leur avenir, c'est le présent qui compte pour les actionnaires. Faut qu'ça crache!
Que Carrefour n'ait pas beaucoup de considération pour les femmes, ce n'est pas vraiment une nouveauté. Je me souviens que lorsqu'il s'est agi de nommer une femme au Comité éxécutif - "parce qu'il en faut bien une"-, Jacques Defforey, l'un des fondateurs du Groupe, m'avait dit: "On n'a trouvé que Mme Lainée. Elle est pas très fut-fut, mais pour les photos du Rapport annuel  ça ira très bien". 
Quelque temps après, les cadres supérieurs en dénichèrent une "vraiment très pro" (selon eux). Elle s'appelait Chantal Jacquet. Le commentaire louangeur fut: "Normal, c'est un vrai mec".
Plus on descendait dans la hiérarchie, plus on passait de l'absence de considération à la vulgarité la plus brutale. Je n'ai jamais oublié un certain M. Marchand, directeur à 30 ans du magasin de Montesson, en région parisienne, qui se vantait de tellement bien connaître ses caissières qu'il savait par coeur à quel moment leur faire cadeau d'un paquet de serviettes hygiéniques. Histoire tellement lamentable que je ne l'ai jamais racontée, mais histoire authentique.
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